Ipsos

Ipsos est un groupe français, dont le siège est situé à Paris, spécialisé en études marketing. La société présente son activité à travers ces quatre métiers : études médias et expression de marque, études marketing, études d’opinion et recherche sociale, études gestion relation client/salarié.

Le groupe est présent dans 87 pays, à travers ses différentes filiales, et emploie 16600 salariés, dont 600 en France.

Le chiffre d’affaires du groupe en 2014 représente 1 669,5 millions d’euros. La part de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique est de 760,9 millions d’euros, sur le continent américain on compte 634,1 millions d’euros de chiffres d’affaires et enfin la zone Asie-Pacifique représente 274,5 millions d’euros. En termes de produits, la part la plus importante du chiffre d’affaires du groupe est réalisée par les études marketing, avec 52%, puis viennent les études publicitaires (15%), les études pour la gestion relation-client (14%), les études sociales (10%) et enfin les études médias (9%).

Au premier trimestre 2015, la croissance est revenue, avec un chiffre d’affaires de 380 millions d’euros, soit une croissance de 10,6%, par rapport au premier trimestre 2014.

Sur une année, 50 millions d’interviews sont réalisées, dont 20 millions en ligne, pour plus de 5000 clients dans le monde. Les clients d’Ipsos sont composés d’entreprises, d’institutions, de partis politiques. 100 clients représentent le cœur du chiffre d’affaires. Parmi ses clients, le géant Google, qui est également devenu un partenaire pour la mise en place de nouveaux services et de nouveaux outils.

Dans un contexte où Ipsos a changé et ne veut plus être considéré uniquement comme une société de production de sondages et d’enquêtes, le groupe a mis en place de nouveaux services, qui ont pour seul objectif de maîtriser l’information. Ces nouveaux services ont une croissance de 27% au premier trimestre 2015. Ils se fondent et s’appuient sur des techniques innovantes, de nouvelles technologies, comme les neurosciences ou la géolocalisation. C’est ainsi, qu’aux Etats-Unis, le groupe a embauché des « data scientists », capables d’analyser et de hiérarchiser l’information importante dans un flux de données toujours plus grand. La géolocalisation se fait aujourd’hui avec l’aide de Google, aux Etats-Unis, le géant a en effet eu l’autorisation d’un million de consommateurs de pouvoir les géolocaliser. Un partenariat utile pour Ipsos, capable ainsi d’interroger ces cobayes sur leurs usages et leurs ressentis. L’expérience avait déjà été réalisée lors des Jeux Olympiques de 2012 à Londres. Ipsos s’était à l’époque allié avec une compagnie de téléphonie britannique, afin de géolocaliser les spectateurs et ainsi avoir leurs ressentis à la sortie des stades. L’avenir, a annoncé Didier Truchot, se place dans l’information en temps réel. De manière imagée, savoir ce que ressentent, grâce au changement de rythme cardiaque, entre autres, des consommateurs lorsqu’ils sont face à de nouveaux produits, en rayon, dans un supermarché. Comment ? Grâce à la géolocalisation et avec les nouveaux outils comme l’Apple Watch.

Un autre service est celui basé sur la publicité et la communication des marques. Ainsi, le groupe créé un nouveau département, Ipsos Connect en janvier 2015. Cette nouvelle marque répond à la demande des entreprises de mieux comprendre les comportements des consommateurs, mais également le rôle des réseaux sociaux et des différents canaux de diffusion dans la mécanique d’achat.

A la tête du groupe français, depuis le décès de Jean-Marc Lech, c’est Didier Truchot qui reste le président-directeur général, il est accompagné de Laurence Stoclet, directeur général délégué.

Didier Truchot détenait 25,19% du capital du groupe avant le départ de son partenaire, aujourd’hui, il a l’intention à travers sa nouvelle société, Newco, de prendre le contrôle majoritaire, à hauteur de 88%, grâce à sa participation et à celle des héritiers de Jean-Marc Lech.

Historique

La société d’études Ipsos est fondée en 1975 par Didier Truchot, un ancien de l’IFOP (Institut français d’opinions publiques). Son objectif est de permettre aux entreprises de bénéficier des mêmes outils d’information et de connaissance que les politiques. En 1982, Jean-Marc Lech rejoint l’aventure. Les deux camarades se sont rencontrés à l’IFOP en 1970, lorsque Didier Truchot intègre l’équipe. En 1980, Jean-Marc Lech y est nommé directeur général, alors que Didier Truchot avait quitté l’institut cinq ans plus tôt. Les deux amis sont complémentaires, Jean-Marc Lech, le sociologue et philosophe, est passionné par la politique et les sondages d’opinion, alors que Didier Truchot se penche plus volontiers sur les problématiques des entreprises privées. Tous les deux décident ainsi en 1982 de co-présider Ipsos, aujourd’hui numéro trois dans le domaine des études marketing. Les débuts de la société étaient pourtant loin de promettre l’avenir qu’on lui connait aujourd’hui. La société doit attendre 10 ans pour atteindre les 100 millions de francs de chiffre d’affaires. Tout est basé sur l’achat fructueux et stratégique de sociétés marketing. En effet, à partir de 1990, Ipsos rachète des filiales en Europe : Allemagne, Espagne, Royaume-Uni.

Certaines appartenant à l’ancien empire de Robert Maxwell, magnat des médias britanniques, mort dans un accident de bateau au large des Caraïbes en 1991. En 1993, le groupe s’offre une société qui va permettre d’élargir le panel de services, c’est la société Insight. En effet, cette agence est leader sur le marché des études qualitatives. Deux types d’interviews et deux types d’analyses sont maintenant possibles : les études dites quantitatives et les études qualitatives. Ces dernières se caractérisent par la recherche et le choix d’un groupe, appelé panel, de consommateurs ou citoyens, censés répondre à des questions très précises, dans le cadre d’interviews en face à face ou lors de réunions de groupes. De nouveaux services, mais toujours et surtout de nouvelles acquisitions. Comme en 1998, avec le rachat de la société ASI, société américaine chargée des pré-tests de films publicitaires. 1998 est également l’année de l’entrée en jeu de PPR, qui acquiert 42% du capital du groupe français. Puis vient l’entrée en bourse l’année suivante. L’expansion d’Ipsos continue aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Asie, avec des bureaux à Singapour, Taïwan, Vietnam etc. jusqu’à représenter 10% du marché du conseil sur le continent asiatique. La dernière acquisition est la plus importante, celle, en 2011, de la société britannique Synovate, branche études du groupe Aegis. Son cœur de métier : offrir aux entreprises des outils de gestion pour leurs marques et leurs produits. Son plus : Synovate est présent dans 60 pays.

L’acquisition se fait en juillet 2011, pour une valeur de 595 millions d’euros. Or, pendant ce temps, le marché a évolué. Il y a de plus en plus d’informations. La croissance du groupe n’est plus au rendez-vous. Il faut qu’elle retrouve son rôle de collecteur et d’analyste parmi la somme de données présentes et accessibles partout. Il faut qu’Ipsos change. Ne pas rester une société qui ne fait que produire des informations, mais construire cette information, la hiérarchiser, la combiner, l’analyser. C’est ainsi que le groupe annonce un nouveau plan, en juillet 2014, appelé « The New Way », avec comme objectif : plus de sécurité, de simplicité, plus vite et avec plus de contenu (ce qui donne en anglais : Security – Simplicity – Speed – Substance). Ce nouveau chemin va passer par toujours plus d’acquisitions pour implanter le groupe dans de nouveaux territoires, comme Israël, mais cela passe aussi par de nouveaux services, comme la géolocalisation avec l’aide de Google ou encore les neurosciences.