Hydrogène de France (HDF)

Fondée en 2012, HDF ambitionne d’utiliser de l’hydrogène pour produire de l’électricité à base d’énergie renouvelable non-intermittente.

Historique : 

Lorsque Damien Havard se lance en 2012 dans l’aventure de l’hydrogène, il a « une intuition ». Son pari, c’est d’arriver à créer de l’énergie renouvelable non-intermittente à partir d’hydrogène à l’heure où la transition écologique est un sujet qui n’est pas encore un sujet à la mode. Seulement, les experts en climat sont formels : il faut changer de modèle énergétique. Quelques années plus tard, les rapports du GIEC, les experts indépendants et la majorité des discours politiques parviennent à la même conclusion : oui, agir pour l’environnement est une priorité et il faut décarboner l’ensemble des secteurs, à commencer par ceux de la mobilité et de l’industrie. Ce changement de paradigme est donc profitable à Damien Havard qui développe son projet avec beaucoup de vigueur et d’enthousiasme, convaincu de se trouver dans un secteur porteur.

Au départ, HDF est lancée avec 2 millions d’euros de fonds propres. Selon l’aveu de son fondateur, « l’insertion est progressive » mais rapidement, l’entreprise grossit. Des collectivités ou des entreprises privées font appel à ses services pour mettre en place des infrastructures d’hydrogène afin de produire de l’énergie. Elle base son savoir-faire sur la conception, la fabrication et l’industrialisation de piles à combustibles.

Après plusieurs années de développement, les orientations stratégiques et politiques lui offrent une nouvelle exposition car l’hydrogène est de plus en plus recherché pour la production d’énergie. En 2019, son partenariat avec Ballard Power Systems, un spécialiste canadien en piles à combustible, va encore accélérer son développement car il va permettre à HDF de construire des piles à plus grosse capacité. 

L’année 2021 marque ensuite un tournant charnière avec l’entrée en bourse qui a valorisé l’entreprise à 425 millions d’euros et permis une levée de fonds de 132 millions. Cette réussite est notamment liée au fait que le projet de HDF se répand partout autour du monde. Séduisant le plus grand nombre, la jeune entreprise s’internationalise en étant présente dans plus de trente pays. Mais c’est localement qu’elle souhaite développer son projet de piles à combustible et elle obtient de pouvoir construire son usine à Blanquefort, dans la banlieue bordelaise. La nouvelle usine, livrée en 2023, voit le jour sur le site de l’usine désaffectée de Ford, dont l’arrêt d’activité avait provoqué de vives tensions dans la région bordelaise quelques années plus tôt. Un symbole en matière de passation de pouvoir qui marque la transition entre deux époques : des automobiles fonctionnant au pétrole cèdent leur place à des piles fabriquant de l’électricité propre. L’usine de Blanquefort doit atteindre une capacité totale de plus de 100 MW par an, pour un investissement estimé à 20 millions d’euros.

Forte de ses succès récents, HDF veut devenir un leader international du secteur de l’hydrogène, en surfant sur la vague européenne qui veut faire de l’hydrogène une énergie renouvelable. Selon HDF, la demande en hydrogène va encore augmenter dans les années à venir et l’entreprise estime qu’en 2050, 40 % de l’électricité de l’UE sera produite de cette manière.

Description : 

Hydrogène de France fait le pari d’une énergie renouvelable non-intermittente : considérant le solaire ou l’éolien comme des sources d’énergie renouvelables et propres mais intermittentes, HDF veut créer une énergie propre mais continue. Pour cela, elle utilise des piles à combustible et non les éléments naturels. 

HDF se base sur la technique de l’électrolyse de l’eau. Les molécules d’eau, soumises à un courant électrique, vont se séparer des molécules d’hydrogènes qui sont ensuite conservées. Le procédé est comme un moteur : de l’hydrogène est injecté d’un côté d’une pile et de l’autre, vont ressortir de l’eau et de l’électricité. La pile étant en métal, 100 % du procédé est recyclable. HDF a la particularité de créer des piles de très grande taille puisqu’elles ont la dimension d’un semi-remorque.