Discret mais terriblement compétent, il occupe des fonctions à responsabilités avant de céder en 1983 aux sirènes de Sicof, filiale du groupe Elf. Recruté au poste de directeur administratif et financier, l’entreprise lui ouvre les portes des hautes sphères hiérarchiques.
C’est en 1989 que l’aventure Bénéteau commence. Malgré son jeune âge et un nom encore peu connu, Bruno Cathelinais est rapidement respecté en interne pour son sérieux et sa qualité de travail, autant de critères qui décident Annette Roux (petite-fille du fondateur), 5 ans plus tard, à lui confier la direction générale: Seule à la tête du groupe Bénéteau après la mort brutale de son époux, elle ne peut assumer à la fois la gestion de l’entreprise et celle de l’usine de quincaillerie laissée par Louis-Claude Roux.
Bruno Cathelinais: Direction générale
Dès son arrivée à la direction générale, il gère d’une main de maître la fusion extrêmement difficile entre les chantiers Jeanneau et Bénéteau. Il fait alors preuve de beaucoup de respect vis à vis des salariés et de la direction de l’antique frère ennemi. Pendant plus de 10 ans, il est le bras droit d’Annette Roux, amiral de l’ombre d’une redoutable efficacité.
Le point d’orgue de sa carrière arrive en 2005. Riche d’un bilan relativement exceptionnel (en 30 ans le groupe Bénéteau est devenu numéro 1 mondial sur le marché de la plaisance), l’héritière emblématique décide de passer la main et de confier « son » navire à ses hommes de confiance. L’organisation du groupe est revue. Annette Roux devient la vice-présidente d’un conseil de surveillance présidé par Yves Lyon-Caen tandis que Bruno Cathelinais obtient le statut suprême de Président du directoire.
Respecté et estimé par l’ensemble des salariés du groupe, la présidence n’est pour autant pas un long fleuve tranquille. Bruno Cathelinais doit, dès 2008, affronter la crise mondiale qui frappe de plein fouet le marché de la plaisance. Entre modification des plans de production, prise de nombreuses mesures (cherchant à épargner au maximum les salariés) et développement d’activités complémentaires (mobil homes, maison d’habitation écologique en bois,..), le nantais permettra au groupe Bénéteau de sortir de la crise d’une part, sans trop de dommages et d’autre part, en creusant l’écart avec ses concurrents.
L’expérience acquise durant la gestion de cette période délicate, sert aujourd’hui plus que jamais à Bruno Cathelinais. Face à la nouvelle crise qui se dessine, l’action du groupe Bénéteau est en très nette baisse alors que les prévisions pour la saison 2011-2012 sont plus que jamais incertaines.