Zodiac Aerospace rachetée par Safran : une négociation de près de 8 ans

Dans les jours qui viennent se fera normalement une fusion complète entre deux géants du monde de l’aéronautique : Safran et Zodiac. Ces deux entreprises ne vont plus faire qu’une seule dès le 28 novembre quand le processus aura été validé par le conseil d’administration de Safran.

Si ces deux entreprises vont d’abord au début du XXe siècle fabriquer les ballons dirigeables, elles se sont par la suite spécialisées dans des domaines bien différents. En effet, la société Safran s’est concentrée sur les équipements moteurs et électroniques des avions mais aussi des fusées spatiales, et travaille autant pour le domaine civil que le domaine militaire.

Créée en 1908, Zodiac s’est d’abord spécialisée dans l’aviation puis dans les activités marines pour se rediriger, dans les années 1990, dans le domaine de l’aéronautique et l’espace. Elle change alors de nom pour s’appeler Zodiac Aerospace. Elle se consacre aujourd’hui principalement aux systèmes de sécurité et d’électronique et aux équipements des avions (sièges, toboggan de secours…).

Huit ans de négociations pour Safran

C’est en 2010 que Safran tente pour la première fois d’acheter Zodiac. Cet essai a tourné court suite aux désaccords entre les deux parties. A partir de 2015, Zodiac connait des difficultés économiques. C’est alors que Safran revient à la charge et retente d’acheter des parts d’action de Zodiac.

Cette dernière est plus encline à négocier qu’en 2010. Mais ce n’est qu’en mai-juin 2017 et après de nombreux rebondissements qu’un accord est trouvé entre les deux sociétés pour un montant de près de neuf milliards d’euros. L’OPA est annoncée en janvier 2018 : Safran acquière près de 88 % des actions et du capital de Zodiac et devient le numéro 3 mondial du secteur de l’aéronautique derrière United Technologies Corporation et General Electric.

Mais l’histoire de cette fusion ne s’arrête pas là. En effet, après la réorganisation de l’entreprise suite à l’acquisition de la quasi-totalité de Zodiac, Safran réfléchit à une nouvelle et meilleure intégration de cette dernière. Safran pense alors à une fusion par absorption (l’achat de toutes les actions Zodiac) car cela lui permettrait d’être plus diversifiée en matière d’offres et lui donnerait un pouvoir de négociations bien plus important.

La disparition de la société Zodiac est programmée

Mais il y a un revers de la médaille : cette action risque de l’exposer à des désaccords avec des partenaires historiques. Malgré tout, en juin 2018, Safran propose l’absorption de Zodiac. Dans la foulée, un traité est signé entre les deux entreprises, faisant de Safran le détenteur de 97 % du capital de Zodiac.

Cependant il y a une dernière étape obligatoire: la demande par la société Safran du retrait obligatoire des actions de Zodiac. Et ce projet d’absorption, déjà effectif à l’heure actuelle, doit tout de même être soumis à l’approbation de l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires de Safran qui a lieu le 28 novembre prochain.

Cela signifiera la disparition d’un fleuron de l’aéronautique français vieux d’un siècle, absorbé dans sa totalité par une autre gloire tricolore. Mais cela permettra à ces deux sociétés qui ne feront plus qu’une, de rester dans le peloton de tête mondial des équipementiers aéronautiques.