Dirigeant Entreprises
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Antoine Darodes

Un nouveau directeur pour l’Agence du numérique

lundi 17 août 2015

Antoine Darodes est à la tête de l’Agence du numérique, une administration nouvellement créée par le gouvernement afin de mieux diffuser le numérique dans les territoires français.

Antoine Darodes est à la tête de l’Agence du numérique, une administration nouvellement créée par le gouvernement afin de mieux diffuser le numérique dans les territoires français.

Antoine Darodes de Tailly, le nouveau directeur de l’Agence du numérique, était attendu depuis février 2015. Créée en début d’année pour permettre une meilleure diffusion des technologies du numérique sur tout le territoire français, l’Agence du numérique a comme mission principale de déployer les infrastructures nécessaires à l’installation du numérique partout en France, développer les services individuels et collectifs qui lui sont liée mais également de créer des emplois.

Diplômé de l’École normale supérieure (ENS) de Cachan et titulaire d’un master universitaire de droit, Antoine Darodes baigne depuis une dizaine d’années dans le milieu du numérique français. C’est donc à un homme expérimenté sur les questions des télécommunications que la direction a été confiée. Voilà qui montre bien l’ambition du gouvernement de privilégier un développement concret, plus que politique, des infrastructures numériques.

Antoine Darodes : un directeur consensuel

En effet, Antoine Darodes a fait ses classes comme rapporteur à l’Autorité de la concurrence, où il était en charge des dossiers relatifs aux communications électroniques. Il a ensuite décroché le poste de chargé de mission auprès du directeur de l’ARCEP, le régulateur français des télécommunications et des postes. En 2012, il a été placé à la direction de la mission « Très haut débit » (THD) du gouvernement. Pendant 2 ans, il a mis en place le « Plan France THD », lancé en 2013 dans le cadre de cette mission avec un budget de 20 milliards d’euros sur 10 ans. Un plan qui doit permettre de relier la majorité des foyers à la fibre optique.

La mission THD s’est révélée être un bon catalyseur du potentiel d’Antoine Darodes, qui s’est entouré d’experts afin de pouvoir accompagner les collectivités territoriales dans leur révolution vers le haut-débit. Placée sous la ministre déléguée à l’économie numérique en étroite association avec la ministre chargée de l’égalité des territoires, la mission a duré quelques mois seulement. De petite envergure, elle a rassemblé les experts qui avaient une grande expérience de terrain afin de déployer la fibre optique sur 80% du territoire d’ici 2022, dont 50% des foyers français d’ici 2017.

La France est en effet l’un de pays d’Europe à avoir le plus organisé sa transition vers le numérique en en faisant l’un des chantiers principaux du gouvernement actuel. Le potentiel du très haut débit est un enjeu commercial de taille pour l’Hexagone et le gouvernement est d’avis que les opérateurs le sous-estiment.

Antoine Darodes est actuellement en charge de développer un plan de fonctionnement qui rendra son agence opérationnelle d’ici l’automne. Il souhaite qu’elle serve de guichet unifié au soutien des infrastructures, des usages et des innovations numériques.

Petit budget, grand destin pour l’Agence du numérique

L’Agence du numérique a donc pour ambition de rassembler tous les acteurs et les potentiels liés au numérique afin de mutualiser et maximiser cette transition. Elle a été créée par décret présidentiel en février dernier. Antoine Darodes est son premier directeur. Sous l’égide de Bercy, l’agence propose à la ministre chargée du Numérique les mesures propres à la réalisation de ses objectifs dans les collectivités territoriales. Elle a ainsi pour mission d’impulser, animer et accompagner les projets et initiatives liées au numérique, développés par les régions de France.

L’agence réunit des missions déjà existantes : la délégation aux usages de l’Internet (DUI), la mission « Très haut débit » et la French Tech. La DUI est chargée de sensibiliser le public aux usages d’Internet et à généraliser son accès. La French Tech est une initiative créée par le gouvernement et qui a pour ambition de mobiliser tous les acteurs travaillant pour des startups françaises dans l’Hexagone mais également à l’étranger. Créée fin 2013, cette initiative a pour but de favoriser l’émergence de ce genre d’entreprises pour créer des emplois et de la valeur économique.

Toutefois, restrictions budgétaires obligent : l’Agence du numérique n’a pas beaucoup de moyens pour opérer. Dotée de moins d’un million d’euros par an, l’agence emploie seulement entre 35 et 40 personnes. Elle n’est pas non plus indépendante et ses objectifs sont fixés par le ministre chargé du Numérique chaque année. C’est donc un « service à compétence nationale » comme le sont les Archives nationales, qui n’a aucunement vocation à se charger de dossiers interministériels.

C’est bien ce qui pose problème : traiter d’un sujet si transversal et ne pas être rattaché directement au Premier ministre mais à Bercy. Elle risque fort de se heurter aux réticences d’autres administrations.