Sébastien Missoffe, nouveau numéro un de Google France

Sébastien Missoffe, 43 ans, vient d’accéder à la direction de Google France. Portrait d’un homme qui a gravi tous les échelons et des défis qui l’attendent à sa nouvelle fonction.

Il y a des jobs qui font rêver. Celui que vient de décrocher Sébastien Missoffe en fait partie. A 43 ans, ce Franco-Suisse évoluant entre l’Europe et la côte ouest des Etats-Unis est devenule 1^er avril 2017 le cinquième dirigeant de Google France. Ancien vice-président de YouTube, il a pris la tête d’une équipe de 700 personnes, dont 150 ingénieurs environ.

Auparavant vice-président de YouTube en charge des contenus et des opérations au niveau mondial, il a succédé à Nick Leeder, appelé à de nouvelles fonctions au siège européen de Dublin où il supervisera la gestion des clients grands comptes pour les régions de l’Europe, l’Afrique et le Moyen Orient.

Sébastien Missoffe est tourné vers l’international

Depuis ses études, Sébastien Missoffe a su regarder au delà des frontières françaises. Diplômé de l’European School of Business de Baden-Württemberg en Allemagne, il complète ses études en obtenant en 2005 un MBA à l’INSEAD (Institut européen d’administration des affaires), une école de management rattachée à la Sorbonne et qui offre une vision très internationale. A partir de 1996, il intègre la prestigieuse entreprise L’Oréal où il travaille durant près de 10 ans avant de rejoindre Google.

Un touche-à-tout de chez Google

Si Sébastien Missoffe a été choisi pour prendre la direction de Google France, c’est sans doute pour son profil international et son double ancrage en Europe et dans la Silicon Valley. Mais c’est aussi certainement sa longue expérience au sein du géant américain et sa fidélité sans faille qui lui a valu ce poste. En effet, en Europe comme aux Etats-Unis, il fait partie des meubles de Google. Il intègre l’entreprise en mars 2006 à Dublin, au siège européen du groupe, comme directeur des ventes de Google puis de YouTube. En 2011, il s’envole pour la Californie et travaille aux accords commerciaux entre Google et les TPE et PME. Début 2015, il revient à YouTube où il est nommé vice-président en charge des contenus et des opérations.

Sébastien Missoffe face au fisc français

Parmi les défis que Sébastien Missoffe devra relever rapidement, l’un est de taille : la question de la fiscalité. Accusé de ne déclarer que 10 % de son chiffre d’affaire français et de jouer sur le manque d’harmonie fiscale européenne pour échapper à l’impôt, Google France est dans le collimateur des inspecteurs des impôts qui menacent l’entreprise d’un redressement fiscal de 1,6 milliards d’euros. Une perquisition a même eu lieu l’an dernier dans les locaux du groupe. Une épine dans le pied de Google qui pourrait bien susciter des polémiques dans un contexte d’élection présidentielle et de débats animés sur la probité et l’évasion fiscale.

Une autre affaire pèse également sur Google France : le recrutement récent au poste de directeur des affaires publiques et des relations institutionnelles de Benoît Loutrel, fraîchement débauché de l’ARCEP, le gendarme des télécoms. Les activités de lobbying confiées à Benoît Loutrel lui valent de nombreuses accusations de conflits d’intérêts. Etant donné la puissance économique mais aussi politique du maître d’Internet qu’est Google, le rôle de Sébastien Missoffe va bien au-delà de la simple gestion commerciale. Les choix qu’il prendra seront certainement scrutés avec la plus grande attention.