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Peter Todd a officiellement pris la tête d’HEC le 1er Septembre 2015

lundi 28 septembre 2015

Peter Todd qui a officiellement pris la tête d’HEC le 1er septembre 2015 remplace Bernard Ramanantsoa, qui a dirigé l’établissement de Jouy­en­Josas depuis 1995 et l’a métamorphosé la propulsant dans la cour des grands.

Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris a fait son choix. Le nouveau directeur général d’HEC Paris s’appelle Peter Todd et il est canadien. Il s’agit de l’ancien doyen de la Business School de la prestigieuse université McGill à Montréal qui a pris officiellement ses fonctions le 1er Septembre 2015. Il remplace Bernard Ramanantsoa, qui dirigeait HEC depuis 1995 et qui a métamorphosé l’école de Jouy­en­Josas, la propulsant dans la cour des grands.

Choisir un successeur à Bernard Ramanantsoa, le directeur général d’HEC pendant 20 ans, n’était pas chose aisée. Pour la première fois, celui-ci a été sélectionné par un « search committee ».  Une pratique de plus en plus courante dans le milieu des écoles de commerce françaises.

Peter Todd, 53 ans, canadien francophone, est une personnalité reconnue dans le monde des écoles de commerce. Enseignant-chercheur réputé dans le domaine du management de l’innovation et des technologies de l’information, il a une grande expérience dans la direction de programmes diplômants (MBA, notamment) de programmes d’Executive Education et d’une Business School.

Peter Todd est titulaire d’un doctorat de l’université de Colombie-Britannique obtenu en 1988. Il a été professeur à la Business School de l’université du Queens (Ontario) puis au sein de l’université de Houston (Texas) avant de rejoindre la prestigieuse McIntire School of Commerce de l’université de Virginie en 2001.

Peter Todd ancien doyen de la Business School de McGill

De 2005 à 2014, il est doyen de la Business School de McGill à Montréal où il manage plus de 200 collaborateurs dont une centaine d’enseignants. Il s’est employé à la rénover en profondeur en particulier sur le plan budgétaire (doublement du budget opérationnel de l’école, levée de fonds…).

Pour le nouveau directeur général de HEC, les chantiers ne manquent pas en particulier relever le défi du numérique. L’école a d’ailleurs commencé à lancer des cours en ligne. Mais la mission principale reste cependant à consolider l’assise financière de l’école.

Trouver 2 millions d’euros par an

Le premier chantier de Peter Todd sera financier. En cette période de contrainte budgétaire, le nouveau directeur général devra trouver, selon Bernard Ramanantsoa l’ancien directeur, 2 millions d’euros par an une somme qui s’explique par la baisse des financements issus de la taxe d’apprentissage (source).

Pour récolter cette somme, il faudra passer par une nouvelle campagne d’appel aux dons. Pour rappel, la dernière (2008­2013) avait rapporté 112 millions d’euros. Un défi pour le nouveau directeur qui devra aller bien au-delà. Mais M. Todd a de l’expérience. Il est un habitué des levées de fonds, un enjeu crucial dans l’enseignement supérieur aujourd’hui. A l’université McGill, il a ainsi récolté 75 millions de dollars canadiens (54 millions d’euros).

Pour Jean­Michel Huet, auteur d’un rapport sur les écoles de management, les besoins seraient supérieurs, de l’ordre de 11 millions d’euros par an. Le budget de l’école en 2014 se montait à 127 millions d’euros. La mise en place, à cette même date, du nouveau statut d’établissement d’enseignement supérieur consulaire prévu par la loi Mandon de décembre 2014 qui est censé donner plus d’autonomie à HEC par rapport à la Chambre de commerce, devrait aussi pousser l’école à trouver davantage de financements.

Faire des économies et augmenter les frais de scolarité.

Le « fundraising » ne suffira pas à alimenter les ressources financières de l’école. Plusieurs leviers sont possibles pour améliorer les ressources financières de l’école. Faire des économies par des suppressions de programmes ? « Il sera important de faire le ménage dans les programmes, certains sont rentables, d’autres pas », estime David Thesmar, professeur de finances à HEC Paris.

Pour Bernard Ramanantsoa, l’ancien directeur général d’HEC, il faudra «augmenter les frais de scolarité et piloter cela subtilement» en faisant remarquer que les écoles britanniques ont des tarifs deux fois et demi supérieurs. L’augmentation de la formation continue ? «C’est possible» en sachant que les marges se dégradent, car les entreprises veulent des séminaires de formation plus courts.

Le communiqué officiel de HEC précise la feuille de route confiée à son nouveau directeur général Peter Todd : maintien de l’excellence académique, poursuite de l’internationalisation, amélioration des performances de recherche et dynamisation du fundraising. Bref  un objectif « HEC doit devenir l’une des dix meilleures écoles au monde » ! Bonne année scolaire Mr. Todd !