Dirigeant Entreprises
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Nouvel avatar pour BlaBlacar

mercredi 2 mai 2018

Le géant du covoiturage se dote d’un nouveau logo et se métamorphose grâce à un algorithme qui révolutionne ses ambitions. Les nouveaux mots d’ordre de ce changement sont plus de liens humains et une desserte élargie des points de départ et d’arrivée des utilisateurs.

Plus de proximité pour ses utilisateurs, c’est le maître mot du géant du covoiturage BlablaCar pour 2018. Proximité des liens entre passagers et conducteurs d’une part, mais surtout un algorithme permettant de desservir une multitude de destinations sur un trajet donné d’autre part. Nouveau look pour de nouvelles ambitions, le leader français du trajet partagé n’a pas dit son dernier mot face à la concurrence.

C’est en effet à travers son nouveau logo que BlaBlaCar annonce les prémices de ses nouveaux projets. Le graphisme minimaliste unit deux « b » symbolisant le lien entre utilisateurs, mais peut aussi être perçu comme deux guillemets, à l’image des discussions émises durant le trajet entre les covoitureurs, « voire avec leurs proches une fois arrivés à destination », précise l’entreprise. Mais cette idée motrice déjà existante au sein de l’entreprise cache une métamorphose plus profonde.

BlaBlaCar tend à se renouveler face à une concurrence croissante et des chiffres en baisse. Si le géant du covoiturage pèse aujourd’hui 60 millions d’utilisateurs, le développement des cars « Macron » et des TGV low cost lui fait de l’ombre. En effet, le nombre d’utilisateurs de l’application, multiplié par dix entre 2013 et 2015 n’est plus « que » doublé entre 2015 et 2017. Rien d’alarmant, selon Nicolas Brusson, l’un des cofondateurs et directeur général de BlaBlaCar.

Un algorithme, une multitude d’étapes pour les utilisateurs

Il s’agit cependant d’adapter l’offre selon les besoins des utilisateurs. Le problème majeur actuel est celui de la desserte des trajets. En effet, BlaBlaCar propose surtout des itinéraires de grande ville à grande ville, à l’instar d’un Paris-Bordeaux ou d’un Lyon-Marseille. L’innovation de l’entreprise est celle d’un nouvel algorithme qui propose de calculer une multitude d’étapes entre deux points, en y entrant son adresse précise et celle de la destination.

Cela permettra ainsi de développer le covoiturage depuis ou vers des petites villes, des bourgs, des banlieues ou en campagne. L’argument majeur est d’éviter les tracas émis par les transports en commun hors des villes-centres, à savoir l’utilisation de plusieurs moyens de transports, des délais d’attente, la longueur des trajets due aux changements, la proximité plus ou moins établie des dessertes voire la dépendance à une tierce personne…

BlaBlaCar table donc sur une facilitation des trajets hors des grandes villes-centre, tout en gardant ce sentiment de proximité entre usagers : « 87 % d’entre eux annoncent des échanges enrichissants », précise l’entreprise.

Ce système en grappe mise sur du porte à porte, le but étant à moyen terme de démultiplier les points de départ en France et d’éventuellement encourager des trajets travail-domicile partagés. Actuellement chiffrés au nombre de 38.000 au plus fort des effectifs, l’entreprise espère atteindre les centaines de milliers de lieux de rendez-vous. De quoi rétablir un véritable empire du covoiturage en France et en Europe.

Grâce à cet algorithme et à son nouveau logo, la petite start-up élevée en douze ans au titre de « licorne » (start-up pesant plus d’un milliard de dollars), continue de régner en maître sur le marché du covoiturage et compte bien garder sa place. Reste à savoir si cela suffira à séduire les utilisateurs face à des offres de plus en plus concurrentielles et moins chères que les services BlaBlaCar.