Nicolas Béraud reprend les commandes de Betclic Everest Group
lundi 13 mars 2017
Le fondateur de Betclic revient à la direction de l’entreprise de jeux en ligne alors que le marché est tiré par la forte croissance des paris sportifs.
Nicolas Béraud, fondateur de Betclic, reprend la tête du numéro un français du pari sportif six ans après l’avoir quitté et succède à Isabelle Andrès. Il aura pour mission de mener la stratégie de croissance du groupe notamment en France où Betclic Everest Group a vu son leadership contesté malgré le boom du marché.
Ingénieur de formation, Nicolas Béraud débute sa carrière en 1996 chez Canal+ comme chef de projet. Trois ans plus tard, il crée Sport4Fun, un site de pronostics sportifs. Il y réunit ainsi ses deux passions : le sport et les jeux. Montée sans vrai modèle économique et avec seulement 4 millions d’euros, la plateforme est pourtant un succès. Sport4Fun est racheté par Lagardère en 2006 pour 74 millions d’euros.
Fondation de Betclic en 2005
Voyant une opportunité dans l’ouverture des paris sportifs en Europe, Nicolas Béraud part à Londres en 2005 pour fonder Betclic. Le marché y est pourtant hyperconcurrentiel. Face à des acteurs bien implantés, mais souvent réservés à des initiés, Nicolas Béraud mise sur l’accessibilité et sur une campagne marketing ciblée. La stratégie s’avère payante avec la création de 500 emplois et un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros.
Deux ans après le lancement de Betclic, Nicolas Béraud n’a pourtant pas les moyens suffisants pour développer son entreprise. Ainsi, elle est revendue à Mangas Capital Gaming, propriété du LOV Group de Stéphane Courbit. En 2009, la Société des bains de mers de Monaco entre au capital de ce qui est devenu Betclic Everest Group. Nicolas Béraud ne dispose alors plus de la marge de manœuvre qu’il avait par le passé.
Des finances limitées pour développer la plateforme
Lors de son départ en 2011, Nicolas Béraud réfute la rumeur selon laquelle sa démission est liée à un désaccord avec Stéphane Courbit. En revanche elle intervient seulement quelques mois après la révision de la loi sur les jeux d’argent de mai 2010 contre laquelle Nicolas Béraud a fait preuve d’une vive opposition dénonçant alors un taux d’imposition trop élevé.
Fidèle à son esprit d’entreprise et à son amour des jeux vidéo, Nicolas Béraud lance en 2014 Triple Fun, un studio spécialisé dans le Casual Gaming ou jeu de détente occasionnel pour tablettes ou smartphones. Pour son fondateur, ces derniers ont démocratisé le jeu vidéo : « l’arrivée des smartphones et des tablettes a complètement redistribué les cartes, maintenant, le jeu vidéo est universel : femmes, jeunes, seniors, enfants… tout le monde joue».
Créer de nouveaux leviers de croissance
Le retour de Nicolas Béraud à la tête de Betclic Everest Group coïncide avec l’explosion du marché des paris sportifs en ligne en France. Ils ont atteint les 2,081 milliards d’euros en 2016, en hausse de 45 %, tirés notamment par l’Euro 2016 de Football et les Jeux olympiques de Rio. Toutefois, cette croissance a été plutôt bénéfique pour les concurrents de l’entreprise. Unibet a particulièrement tiré son épingle du jeu et vient faire vaciller la position de leadership de Betclic.
Avec Nicolas Béraud, Betclic Everest Groupe mise sur la créativité de l’entrepreneur. Le bookmaker n’est plus hégémonique sur le marché français du pari sportif alors il recherche de nouveaux leviers de croissance et repense son offre. L’entreprise a récemment fusionné les plateformes poker de Betclic et d’Everest et lancé « Cash Out » qui permet de revenir sur un pari lors d’une rencontre sportive. De plus, le groupe s’est récemment implanté en Belgique et au Portugal, preuve de son internationalisation croissante.