Le Consumer Goods Forum nomme deux nouveaux co-présidents
lundi 5 août 2019
Emmanuel Faber et Özgür Tort viennent d’être nommés à la tête du Consumer Goods Forum, ce club de géants qui réunit les plus grandes entreprises mondiales de l’industrie alimentaire. Ces nominations interviennent à l’heure d’une réflexion globale sur les nouvelles stratégies à mener en matière d’environnement et de développement durable.
Le Consumer Goods Forum (CGF) vient donc de nommer ses deux nouveaux co-présidents au mois de juin 2019. Le Français originaire de Grenoble, Emmanuel Faber, PDG du groupe Danone, et le Turc Özgür Tort, PDG de Migros Ticaret la plus grande chaîne de grande distribution en Turquie, présideront ainsi le conseil d’administration pendant deux ans succédant à Ian Cook (Colgate Palmolive) et Olaf Koch (groupe Metro).
Le CGF est un réseau d’industries mondial où les géants de l’agroalimentaire dressent les grandes lignes des codes et des conduites à tenir pour leur discipline ainsi que l’adoption mondiale de pratiques et de standards à respecter dans un but utile au secteur mondial des biens de consommation. Ce club de géants abrite en son sein les grandes marques mondiales de l’industrie alimentaire (Unilever, Pepsi, Nestlé…) et s’entend pour réguler le marché mondial tout en délimitant les zones à ne pas franchir en matière de tarifs et de bonnes pratiques.
Ainsi ce sont plus de 400 PDG ou membres de comités de direction qui appartiennent à ce groupe qui pèse, sur la totalité des entreprises représentées, plus de 3500 milliards d’euros de ventes combinées par an et emploient plus de dix millions de personnes sans compter les entreprises externes qui appartiennent à la chaîne économique de ces entreprises. Chaque année tous ses acteurs se réunissent lors d’un sommet, le Sustainable Retail Summit (SRS), dont le prochain aura lieu à Berlin les 24 et 25 octobre prochains
Les matières plastiques à l’ordre du jour
Emmanuel Faber et Özgür Tort vont devoir mettre leur expérience au service des thématiques qui seront abordées cette année : la question des déchets alimentaires, les matières plastiques, le travail forcé, la déforestation, la précision des données, le bien-être des employés en entreprise et l’amélioration de la santé des communautés.
Des sujets qui placent au cœur de la réflexion le développement durable et les inquiétudes concernant l’avenir de la planète. Suffisant pour remettre en cause les modèles employés depuis des décennies et très polluants ? L’efficacité de la CGF est régulièrement remise en question par les ONG notamment sur la question de la déforestation puisqu’en 2010, les industriels s’étaient engagés à atteindre zéro déforestation nette pour 2020, un chiffre qui sera impossible à atteindre puisque six mois avant son terme, déjà plus de 50 millions d’hectares de forêts ont été détruits pour la production agroalimentaire au cours des dix dernières années.
Emmanuel Faber : une nomination en faveur de l’action pour la planète?
Les ONG s’accordent pour dire qu’elles n’attendent plus rien de concret de la part du CGF mais la nomination d’un homme comme Emmanuel Faber, qui a récemment renoncé à sa retraite chapeau chez Danone et qui avait déjà écrit par le passé un pamphlet contre les abus de la finance, laisse entrevoir de nouvelles perspectives en faveur d’un changement d’orientation de la part des grands groupes industriels d’agro-alimentaire.
Le sommet de Berlin est attendu avec impatience pour mesurer la qualité de la réponse du CGF vis-à-vis des attentes des consommateurs qui sont de plus en plus inquiets au sujet de l’avenir de leur planète.