Ian Rogers va faire passer LVMH dans l’ère 2.0
mardi 22 septembre 2015
Ian Rogers, ancien CEO de Beats, vient de quitter Apple Music dont il était un élément clé pour rejoindre le groupe de luxe français LVMH. Un grand tournant pour sa carrière, mais aussi pour la stratégie commerciale du groupe.
A partir d’octobre 2015, le groupe de luxe français LVMH comptera dans ses rangs un nouvel atout. Ian Rogers vient de quitter Apple pour occuper le poste de directeur digital du groupe de Bernard Arnault. A 43 ans, ce diplômé en informatique de l’université de l’Indiana va quitter la Silicon Valley pour poser ses valises dans la ville Lumière. Sa mission sera de faire passer le luxe dans l’ère numérique.
LVMH se donne un coup de jeune
Tout le monde connaît LVMH. Dirigé par Bernard Arnault, il est le plus important groupe de luxe en France. Ses marques, Louis Vuitton, Moët & Chandon, Givenchy, Kenzo, Le Bon Marché, Dior, Guerlain, Sephora et bien d’autres, représentent le chic à la française dans le monde entier.
LVMH ne s’est jamais aussi bien porté. Mais les consommations évoluent dans le luxe aussi ! Ainsi le groupe voudrait s’offrir un coup de jeune, une image plus dynamique. Sa dernière idée, son implication dans le projet « Reviens Léon » en est l’illustration. Lancée par Frédéric Mazella, le patron de Blablacar, cette initiative est destinée à inciter les jeunes expatriés français qualifiés à revenir dans l’Hexagone travailler pour des startups made in France qui sont actuellement en pleine croissance. Pour LVMH, qui est loin d’être une start-up, il s’agit d’un sacré coup de pub dans le monde influant de la French Tech.
C’est également dans cette optique de dynamisation de son image que LVMH vient de nommer Ian Rogers au poste de directeur digital du groupe. Il remplacera ainsi Thomas Romieu, un ancien de chez L’Oréal.
Ian Rogers, une pointure du numérique et des tendances
Et Ian Rogers, dans le secteur des tendances et du numérique, ce n’est pas n’importe qui. A seulement 43 ans, il a déjà fait ses preuves dans des grands noms de l’Internet et des nouvelles technologies.
C’est chez le géant Apple que Bernard Arnault est allé le débaucher. Il y planchait sur des projets liés à la musique et a notamment contribué au lancement d’Apple Music et de son service de radio Beat 1. Il faut dire que Ian Rogers est un habitué de la musique et du numérique. Webmaster du site Internet des Beastie Boys à partir de 1993, il signe ensuite chez Yahoo!, où il sera entre 2003 et 2008, directeur de la division musicale.
Après avoir été CEO de Topspin, une plateforme qui permet de monétiser des médias et notamment de la musique, il devient en 2013 directeur de Beats Music qui fut ensuite racheté par Apple.
La carrière de Ian Rogers s’est donc faite bien loin du monde du luxe parisien, de ses codes et de sa culture séculaire. Mais c’est peut-être justement pour dépoussiérer cet univers que Bernard Arnaud a fait appel à un geek tatoué.
Le défi du luxe à l’heure de la dématérialisation
La croissance dans le secteur du luxe ralentit progressivement. Les codes du shopping changent. Le commerce en ligne prend de plus en plus d’importance, y compris dans ce secteur auparavant épargné. La visibilité et la relation client, deux domaines très spécifiques dans le monde du luxe, doivent être réinventés pour intégrer à la fois les exigences de nouvelles formes de communication et le caractère confidentiel qui fait le prestige de ces marques.
L’un des défis majeurs de Ian Rogers, poursuivant le travail de son prédécesseur, sera de développer la vente en ligne de LVMH mais pas uniquement. Si LVMH a voulu Ian Rogers, lui qui n’est pourtant pas familier du milieu du luxe, c’est aussi pour sa créativité. Le groupe espère ainsi miser sur l’innovation et intégrer autant que possible les nouvelles technologies dans ses produits.
Les consommateurs fortunés ne sont plus obnubilés par la visibilité d’un logo ultra-reconnaissable sur le devant de leur sac. Le luxe de demain réside surtout dans l’expérience procurée par un produit, sa capacité à rendre notre vie plus simple que celle des autres. Combiner les codes de l’élégance française et l’inventivité des startupers de la Silicon Valley, voilà peut-être le défi qui attend LVMH !