Howard Schultz quitte la direction de Starbucks pour développer l’offre haut de gamme du groupe

Starbucks vient d’annoncer le remplacement à la tête de la chaîne de salons de café de son P-DG historique Howard Schultz par son numéro deux Kevin Johnson. Howard Schultz ne quitte pas la société pour autant puisqu’il continuera à en présider le conseil d’administration. Il sera par ailleurs à la charge de l’innovation et travaillera au développement de Starbucks Reserve Roasteries, une offre de café haut de gamme destinée à relancer la fréquentation de l’enseigne.

Alors cadre chez Xerox, Howard Schultz rejoint Starbucks en 1982 comme directeur des opérations. La chaîne ne compte à l’époque que quatre points de vente. Rapidement, il a des dissensions avec les fondateurs de l’entreprise, notamment sur le lancement d’une offre inspiré des cafés italiens. Face à leur frilosité, il quitte Starbucks en 1986 avant de la racheter un an plus tard pour en faire un groupe au succès planétaire avec 25.000 cafés à travers le monde.

Une offre haute de gamme et des projets sociaux

Howard Schultz va s’atteler à partir d’avril 2017 au développement de Starbucks Reserve Roasteries, l’enseigne haut de gamme du groupe dont la tasse de café peut atteindre les 12 dollars. Car Starbucks se voit souvent accoler une image de fast-food et l’entreprise de Seattle n’est plus à la pointe du marché du café où l’origine, la préparation et le service du café font partie de l’expérience client. Avec Starbucks Reserve Roasteries, le groupe espère reconquérir le terrain perdu.

En parallèle, Howard Schultz prendra la charge des projets sociaux de Starbucks. Ce positionnement n’est guère surprenant compte tenu du fait que, lui-même venant d’un milieu défavorisé, le style de management d’Howard Schultz se caractérise par son approche sociale notamment par le financement des études et des assurances santé des salariés du groupe et en œuvrant contre les discriminations à l’emploi. Le capitalisme conscient aura été la pierre angulaire de sa gouvernance.

Howard Schultz quitte la direction pour la seconde fois

Ce n’est pas la première fois qu’Howard Schultz se retire de la responsabilité des opérations de Starbucks. Déjà en 2000, il avait quitté la direction de la chaîne avant de la reprendre en 2008 alors que la situation de l’entreprise était au plus bas. Depuis la reprise de la direction par Howard Schultz, l’action de Starbucks a bondi de 480 % et la capitalisation de l’entreprise à Wall Street est aujourd’hui évaluée à 84,4 milliards de dollars.

Ces bons résultats, Howard Schultz les doit à son obsession pour la rentabilité. Starbucks a bouclé son dernier exercice fiscal avec un chiffre d’affaires de 21,8 milliards de dollars soit un bond de 11 % par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, le bénéfice de l’entreprise a quant à lui connu une hausse de 2 % et dépassait les 2,8 milliards de dollars. Howard Schulz laisse donc à son successeur une entreprise avec une assise financière saine.

Kevin Johnson : un successeur issu des nouvelles technologies

Le choix de Kevin Johnson pour succéder à Howard Schultz n’est pas anodin. Ancien directeur général délégué de Starbucks, Kevin Johnson partage avec son prédécesseur un penchant pour les initiatives sociales. On peut par exemple citer son implication dans NPowers qui a pour objet de réduire les écarts de compétences des écoliers concernant les nouvelles technologies. C’est aussi un ancien cadre de Microsoft et son parcours dans les Hi-techs pourrait créer de futures sources de croissance.

Le départ d’Howard Schultz de la tête de Starbucks est un événement. Mais après une carrière riche au sein de la chaîne, il a finement préparé sa succession. On peut difficilement affirmer qu’une page se tourne chez Starbucks, car Schultz y conserve un haut niveau de responsabilité et a placé un successeur ayant la même philosophie. Ce changement s’avère même prometteur avec le développement de nouvelles offres et la possibilité d’un usage accru des nouvelles technologies.