Boeing : Dennis Muilenberg prend les commandes
vendredi 17 juillet 2015
Dennis Muilenburg vient d’être nommé président du groupe aéronautique américain Boeing.
Boeing, le géant américain de l’aviation a un nouveau PDG. Le 23 juin dernier, Dennis Muilenburg était élu à ce prestigieux poste, succédant ainsi à Jim McNerney. Muilenburg a pris ses fonctions le 1er juillet, devenant ainsi le 10e président du quasi-centenaire aviateur américain. En effet, c’est en juillet 1916 que William Boeing fonda la compagnie qui porte son nom, à Seattle aux Etats-Unis. Aujourd’hui, Dennis Muilenburg reprend les rênes d’une multinationale prospère mais de vrais défis attendent celui qui a rejoint la compagnie il y a 30 ans.
C’est en tant que stagiaire que Dennis Muilenburg rejoint Boeing en 1985. Il est alors étudiant en ingénierie aérospatiale et ne s’imaginait sans doute pas être à la tête de l’entreprise trois décennies plus tard. Pourtant Dennis Muilenburg va gravir un à un les échelons de la compagnie, travaillant notamment sur le projet High Speed Civil Transport avant de prendre la tête du département défense espace et sécurité, de 2009 à 2013. C’est à ce moment-là que la consécration se dessine pour ce natif de l’Iowa puisque le PDG de l’époque, Jim McNerney, le nomme vice-président et directeur des opérations.
2014, meilleure performance commerciale de l’histoire de Boeing
Ainsi McNerney a préparé en douceur sa propre succession à la tête de Boeing. Ce dernier qui présidait l’entreprise depuis 2005 s’est toujours attelé à la faire progresser sereinement. Il y est d’ailleurs plutôt bien parvenu puisque sous sa présidence, les revenus de la compagnie ont presque doublé pour atteindre plus de 90 milliards de dollars l’an dernier ! D’ailleurs l’année 2014 correspond pour l’aviateur à la meilleure performance commerciale de son histoire.
Dennis Muilenburg aura donc la lourde tâche de faire aussi bien que son prédécesseur. Il pourra néanmoins s’appuyer sur Jim McNerney quelques temps puisqu’il reste président du conseil d’administration de Boeing jusqu’à son départ à la retraite en février 2016. Mais ce ne sera pas le seul défi à relever pour le nouveau PDG, il aura aussi pour mission de faire oublier définitivement les déboires rencontré par le 787 Dreamliner.
Muilenburg devra trouver la formule pour augmenter la productivité de Boeing
Le dernier modèle de Boeing, censé être le fleuron de l’entreprise a connu à son lancement commercial de sérieux problèmes, notamment des batteries qui prenaient feu. Par ailleurs, les coûts de production de l’appareil continuent d’augmenter alors qu’ils devraient au contraire connaitre une baisse sensible.
D’un point de vue stratégique, Muilenburg devra aussi trouver la formule pour augmenter la productivité de Boeing. Avec un carnet de commande de 5700 appareils, il est indispensable pour l’aviateur américain de produire plus et plus vite pour ne pas laisser retomber la spirale positive que connait l’entreprise depuis quelques années. L’objectif est donc de faire passer la production mensuelle des 787 Dreamliner de 10 actuellement à 14 sous cinq ans, soit un gain de productivité envisagé de 40%. Le nouveau 737 MAX devrai aussi être produit sensiblement plus vite puisque Boeing en produit, actuellement, 42 chaque mois et qu’il faudra en produit dix de plus par mois dans… trois ans !
La bataille des airs contre Airbus continue
Les challenges ne manqueront pas pour Dennis Muilenburg, d’autant plus que la division commerciale n’est pas celle où il a le plus évolué. Mais là encore il aura un collaborateur de choix sur qui s’appuyer en la personne de Raymond Conner qui était un autre prétendant au poste de PDG. Ce dernier est l’actuel président de la section commerciale de Boeing, poste qu’il occupe depuis 2012. De fait, si le poste de PDG lui a échappé, Conner restera tout de même une personne incontournable du groupe puisque la division commerciale représente à elle-seule plus de 60% des revenus de l’aviateur américain.
L’avenir s’annonce ainsi plutôt serein pour Boeing qui vient d’entamer un nouveau cycle, avec la prise de poste de Dennis Muilenburg à la tête de la compagnie. Ce dernier a entre les mains un fleuron de l’industrie américaine qui se porte particulièrement bien et a à ses côtés une équipe qui a fait ses preuves. Néanmoins, il s’agira pour lui de ne pas se reposer pour ses laurier car la lutte acharnée que se livrent Boeing et Airbus est loin d’être terminée comme l’a récemment prouvé le salon du Bourget. Car si en commande ferme l’Américain a devancé Airbus lors de cette édition, en intention d’achat l’aviateur européen est en tête. La bataille des airs continue avec un nouveau capitaine chez Boeing. Bon vol !