Les entreprises en route pour inculquer la culture de la donnée
mercredi 24 juin 2020
Les entreprises souhaitent placer le Big Data au cœur de leurs projets de croissance. Mais comment parvenir à inculquer cette nouvelle culture au sein des collaborateurs ?
Les données numériques nous concernent tous : propriétaires de données, gérants de serveurs qui traitent les données ou bien utilisateurs, nous sommes tous aujourd’hui entourés par le Big Data (littéralement « méga données »). Le Big Data, c’est l’ensemble de la production, de la collecte et du traitement de centaines de milliards de données qui proviennent, soit du web, soit des systèmes informatiques internes aux entreprises.
Et si le Big Data existe depuis plus d’une dizaine d’années, les entreprises comprennent depuis peu quel intérêt elles pourraient avoir à développer une culture du data au sein de leurs équipes. Le data permet de prendre de meilleurs décisions et, par ricochet, de générer des profits. Car il accélère la production de services ou de produits déjà existants en les améliorant et en les personnalisant.
Mais inculquer une culture de la donnée relève d’un très grand chantier. En effet les directions doivent se doter d’une Data Gouvernance de qualité pour poser les fondations car accumuler des milliards de données sans savoir comment les gérer avec efficacité ne sert absolument à rien. Il doit y avoir une stratégie claire qui rayonne au sein de l’ensemble de l’entreprise. Les cadres dirigeants doivent donc appuyer énergiquement leur équipe de Data Gouvernance et en faire le noyau central de leur fonctionnement.
Le CDO, nouveau poste clé
L’équipe de la Data Gouvernance est donc là pour constituer des bases de données, les protéger et les sécuriser. Elle est chargée de sensibiliser les collaborateurs et d’instaurer une culture Data, par le biais de son Chief Data Officers (CDO), celui qui est en charge du pôle. Les CDO doivent apprendre aux collaborateurs à traiter les données mais surtout à en devenir des experts.
Premièrement, il doit imprégner le rythme de la culture des données en l’enracinant au fonctionnement global de l’entreprise. Pour cela, il faut d’abord sécuriser les données et responsabiliser les équipes par le biais de coordinateurs (les data stewards) qui sont désignés selon leurs secteurs de compétences (RH, ERP, entrepôts, …). Il faut s’assurer de la bonne qualité des données et de leur traçabilité afin que chaque modification puisse être visible par tous et que les origines des données ne soient pas opaques.
Ensuite, la qualité de publication, de stockage ou de suppression (le cas des données sensibles qui doivent être vite détruites, par exemple) est primordiale. Il y a donc besoin d’un décloisonnement des services afin de développer les réseaux internes de partage, de solidarité et de collaboration.
L’interdépendance est au cœur de la gestion de la Big Data, cela permet de ne pas traiter deux fois la même donnée dans des services différents, ce qui a pour effet une confusion et une perte de temps. La création d’une culture commune au sein de l’ensemble de l’entreprise représente donc une condition sine qua none à l’édification d’un socle de base.
La délicate intégration de la dimension humaine
Enfin, la gestion des ressources humaine s’avère décisive pour parvenir à faire accepter les changements aux collaborateurs car l’implantation d’une culture de la donnée aura forcément des conséquences pour les équipes déjà en place. La dimension humaine doit être considérée avec beaucoup de précautions pour ne pas confondre ou perdre les collaborateurs.
Il s’agit donc de former, d’éduquer, de sensibiliser et de convaincre amenant l’équipe vers cette nouvelle vision de l’entreprise. La nomination d’ambassadeurs data peut constituer, par exemple, un atout pour la diffusion de la culture data au sein des équipes.
Placée comme la clé du futur par de nombreux dirigeants qui voient en lui une passerelle rapide et efficace dans la quête du profit, le Big Data aura de lourdes répercussions sur les fonctionnements des entreprises. Il est d’ailleurs fort à parier que les cartes seront redistribuées en interne si certains collaborateurs ne parviennent pas à s’adapter.
Des entreprises ont déjà pu mesurer l’ampleur et la difficulté d’un changement trop brutal. L’arrivée de la data peut complètement chambouler des systèmes déjà efficaces et une mauvaise analyse des enjeux peut mener à une intégration difficile, synonyme de pertes.
Solution d’avenir mais aussi révolution à canaliser, l’intégration de la culture data doit à tout prix reposer sur une stratégie très bien étudiée, au risque de provoquer de gros problèmes.
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