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Bayer porté par la santé au moment de s'offrir le semencier Monsanto

¤ Le groupe a bénéficié des performances de certains médicaments phares. ¤ La reprise de Monsanto doit être bouclée fin 2017.

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Par Jean-Philippe Lacour

Publié le 23 févr. 2017 à 01:01

L'année 2016 prête au paradoxe chez Bayer. Le groupe a jeté son dévolu sur l'américain Monsanto, la plus grosse acquisition de son histoire, pour doubler de taille dans l'agrochimie. Mais c'est grâce à sa division santé qu'il génère en définitive des résultats très solides. Le chiffre d'affaires global a augmenté de 1,5 %, à 46,7 milliards d'euros, et le résultat net de 10 %, à 4,5 milliards d'euros, même s'il est en deçà des attentes.

Dans la santé, le résultat opérationnel augmente de 14 %, plus vite que les ventes (+7 %), portées par l'anticoagulant par voie orale Xarelto (+31 %) et le traitement ophtalmologique Eylea (+33 %). Bayer compte cinq médicaments capables d'engranger 5 milliards d'euros de ventes, voire même 10 milliards à terme, a assuré Werner Baumann, patron du groupe.

Côté médicaments en vente libre, l'inventeur de l'aspirine s'est distingué avec sa solution de vitamines pour femmes enceintes Elevit (+17 %) et la crème de soins Bepanthen (+9 %). La rentabilité a reculé (-3 %), notamment du fait des coûts de production.

L'agrochimie a, dans le même temps, baissé côté ventes, à 9,9 milliards d'euros (-2 %), pénalisées par les insecticides et herbicides et par un marché déprimé en Amérique du Sud. Le résultat opérationnel a stagné à un niveau élevé, à 2,4 milliards d'euros.

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Résolument optimiste, Werner Baumann a attesté de progrès significatifs dans le projet « marathon » pour faire émerger d'ici la fin de l'année le leader mondial dans l'agrochimie. Avec Monsanto sous sa coupe, Bayer sera capable de couvrir tous les besoins des agriculteurs, entre semences, pesticides et gestion numérique de leur exploitation.

« Redondances »

De part et d'autre de l'Atlantique, les deux groupes discutent avec les autorités de la concurrence, qui veulent s'assurer que les agriculteurs ne vont pas être placés devant un monopole. Le gendarme européen exigeant plus de documents, la demande de feu vert ne sera déposée par Bayer qu'au second trimestre, et non en mars comme prévu. Selon Liam Condon, patron de la branche agrochimie de Bayer, si les deux acteurs sont complémentaires en termes de marchés et de produits, il reconnaît « des redondances dans les herbicides et semences. On se prépare à tous les scénarios. » L'allemand dit aussi avoir progressé pour le financement de son offre, valorisée 66 milliards de dollars. De quoi faire remonter en flèche l'endettement du groupe, ramené à 12 milliards d'euros fin 2016.

Envoyé spécial à Leverkusen Jean-Philippe Lacour

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