Partager
Finance et marchés

Pourquoi Groupama et Norauto parient sur la Coupe de l’America

Groupama Team France ne partira pas favori de la 35ème édition de la coupe de l’America en mai prochain aux Bermudes. Cependant, grâce au soutien de ses sponsors sur le la durée, il peut rêver au trophée à long terme.

réagir
Groupama Team France ne partira favori de la 35ème édition de la coupe de l’America en mai prochain aux Bermudes.

Groupama Team France ne partira favori de la 35ème édition de la coupe de l’America en mai prochain aux Bermudes.

Groupama-Norauto

La coupe de l’America est souvent assimilée à la foire aux sponsors. Ce fut le cas ce week-end à Toulon, à l’occasion des World Séries, les épreuves préparatoires à la grande finale qui se déroulera au printemps prochain aux Bermudes. Sur les voiles des catamarans figuraient en gros caractères les noms des partenaires: Oracle pour les Etats-Unis, Emirates et Toyota pour la Nouvelle-Zélande, Softbank pour le Japon, Land Rover pour l’Angleterre etc. Pour le défi français, le sponsor titre est Groupama. Le groupe d’assurance est un partenaire historique de la voile. Mais c’est la première fois qu’il se lance dans l’America. Deux raisons à cela. D’abord, le projet français est dirigé par Franck Cammas. Cela fait 19 ans que Groupama soutient son skipper vedette. Avec un certain succès. Cammas a presque tout gagné, la Transat Jacques Vabre , le Trophée Jules Verne,  la Route du Rhum, la Volvo Ocean Race, la course autour du monde...

La seconde raison est intrinsèque à la compétition. Jusqu’à ces dernières années, l’America’s Cup était trustée par les grosses fortunes: Larry Ellison (Oracle), Patrizio Bertelli (Prada), Ernesto Bertarelli (Alinghi) etc. Du jour au lendemain, la Coupe n’est pas devenue une épreuve pour nécessiteux. Larry Ellison est toujours là. D’autres tycoons l’ont rejoint comme Masayoshi Son (Softbank) ou Torbjörn Törnqvist (Gunvor) qui finance le défi suédois Artemis. Cependant, les règles du jeu ont changé. Les catamarans sont désormais plus courts (15 mètres au lieu de 22) donc moins chers et certaines dépenses sont mutualisées comme c’est le cas en Formule 1. Résultat, il n’est plus nécessaire d’aligner des budgets astronomiques pour espérer gagner.

Avec 30 millions d’euros, on peut faire bonne figure. C’est la somme qu’espère récolter Groupama Team France. Le groupe d’assurance a mis 20 millions sur la table (pour une période de trois ans). Mais il peine à boucler son budget. La frilosité des sponsors peut se comprendre, vu les performances médiocres des Français dans l’America’s Cup- ils n’ont jamais dépassé le stade de la demi-finale. Airbus a préféré s’associer à Oracle (double tenant du titre). "On a eu des contacts avec l’ancien PDG de Total Christophe de Margerie, mais après son décès, les discussions avec ses collaborateurs ne se sont pas poursuivies, indique Bruno Dubois, directeur général de Groupama Team France. On était aussi tout près de signer avec Accor. Le patron, Sébastien Bazin, était très motivé, mais ça ne s’est finalement pas fait".

1,4 million d'euros par an

Le défi français a finalement trouvé un partenaire officiel. Il s’agit de Norauto. Le choix de ce spécialiste de la maintenance automobile de s’associer à l’America’s Cup peut surprendre. Car mis à part la France, les World Series de l’America’s Cup se sont toujours déroulées dans des pays où le groupe n’est pas présent. Ce sera encore le cas au Japon en novembre prochain. En outre, les audiences de la Coupe (diffusée en France par Canal Plus) sont loin de celles du football ni du tennis. Mais Norauto n’en a cure. Avec la voile, l’entreprise ne vise pas la conquête de nouveaux clients ou de nouveaux pays. Elle veut d’abord fédérer en interne autour d’un projet. "Nous avons 600 magasins en Europe, indique Patrick Dhennin, directeur général. Notre personnel est essentiellement composé de mécaniciens et certains d’entre eux ignorent qu’ils appartiennent à un groupe international". C’est le message qu’a diffusé Norauto ce week-end auprès de 150 collaborateurs invités.

Son initiative dans l’America’s Cup n’est pas fortuite. Elle intervient au moment où le produit automobile est en plein chambardement avec l’essor de nouvelles pratiques comme l’auto-partage et l’émergence de la voiture électrique, de la voiture sans permis, demain de la voiture autonome… Dans l’univers de la maintenance automobile, Norauto, groupe non coté d’1,3 milliard de chiffre d’affaires, fait figure de poids moyen. Euromaster, spécialiste du pneu, appartient à la galaxie Michelin. Speedy a été repris par le Japonais Bridgestone. Feu vert est la propriété d’un fonds. Point S s’est récemment associé à la startup de location de voitures entre particuliers  OuiCar. Norauto qui est présent dans neuf pays se devait de réagir. Il le fait en misant 1,4 million d’euros par an dans l’America. L’engagement du groupe s’inscrit dans le long terme: 5 ans, soit deux coupes de l’America et un investissement total de 7 millions. L’engagement des sponsors dans la durée fut toujours un des principaux handicaps des défis français. Il reste maintenant à boucler le volet financier. Franck Cammas et ses équipes recherchent encore 5 millions d’euros

Commenter Commenter

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications