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Drones à la télévision: «Obtenir des autorisations de tournage est un parcours du combattant»

LE SCAN TÉLÉ - De plus en plus de sociétés de production ont recours aux drones pour réaliser des reportages pour la télévision.Tony Comiti, un producteur de documentaires pour de grandes chaînes, témoigne.

On n'a jamais autant parlé des drones. De nouveaux drones ont survolé Paris dans la nuit de mardi à mercredi, et notamment au-dessus de la Place de la Concorde. La fonction de ces engins volants téléguidés en intrigue plus d'un.

Les drones peuvent être utilisés dans un cadre militaire ou amateur. Les journalistes sont aussi de plus en plus friands de cet appareil. Comment sont utilisés les drones à la télévision? Éléments de réponse avec le journaliste et producteur Tony Comiti. Son agence de presse réalise des documentaires pour Envoyé Spécial, 66 minutes ou encore Reportages.

LE SCAN TÉLÉ - Votre société de production Tony Comiti Productions utilise-t-elle souvent des drones?

Tony COMITI - On a acquis un drone il y a deux ans qui vaut entre 7 et 8000 euros, mais nous l'utilisons peu. D'abord, parce qu'avant de tourner quelque part avec un drone, il faut obligatoirement une autorisation des préfectures, un vrai parcours du combattant. Par conséquent, on préfère passer par des sociétés spécialisées qui ont des pilotes licenciés. Cela coûte plus cher mais, au moins, ils obtiennent les autorisations préfectorales plus rapidement. Ils connaissent les démarches à suivre. De plus, grâce à leur brevet de pilote, ils sont plus compétents.

Pourquoi décidez-vous d'avoir recours aux drones dans un reportage?

On y réfléchit beaucoup en conférence de rédaction. Il faut que l'image filmée par le drone apporte de l'information. On ne drone pas pour droner. Là, par exemple, on prépare un documentaire sur Notre-Dame de Paris, on va demander une autorisation. Pareil pour un documentaire sur l'Élysée ou le Puy du Fou. C'est intéressant d'avoir une vue aérienne dans ce cadre. En revanche, j'ai refusé de les utiliser pour une planque. Je trouve qu'il y a d'autres moyens.

L'avantage d'utiliser des drones, c'est que l'on vole plus bas qu'un hélicoptère. En plus, c'est moins cher qu'un hélico. L'inconvénient du drone est que cela nous prend une journée de tournage. Il faut que la météo soit bonne, etc... Et puis, il faut être vigilant. Imaginez qu'il y ait un accident. On prend des risques. Enfin, il faut savoir que l'on garde peu d'images de drones au montage (10 ou 15 secondes maximum). Les magazines nous demandent d'être de plus en plus dynamique dans la réalisation de leurs reportages. Une vue aérienne peut devenir lassante.

Ya-t-il trop de restrictions en France pour utiliser le drone?

Bien sûr. Arrêtons de légiférer. Il y a quatre ou cinq ans, on avait fait un reportage sur les paparazzis à Cannes. Ils avaient fait partir un drone d'un bateau, c'était assez fou. À l'époque, on ne nous avait rien dit. Aujourd'hui, on serait en garde à vue pour cela.

Aux États-Unis, c'est beaucoup plus facile. Quand on fait un reportage sur une caserne de pompiers à New York, il suffit de demander l'autorisation au chef de l'établissement. Là-bas, on peut filmer avec des drones sans autorisation seulement si les paysages en question sont visibles depuis la rue. En revanche, si l'on veut filmer la propriété d'une star américaine, à Los Angeles par exemple, on ne peut pas: ce n'est pas visible des passants de la rue. Cela relève donc de la vie privée. On avait essayé il y a quelques années. Finalement, nous n'avions pas diffusé le reportage.

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1 commentaire
  • Jacques PIN

    le

    Comme toujours en France, tout est tellement plus simple quand on ne demande pas la permission à l'administration... La lourdeur administrative a atteint un point tel que c'est un puissant motif pour s'en passer.

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