Dirigeant Entreprises
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Sébastien Badault

Alibaba : le géant chinois s’installe à Paris avec un Français aux commandes

mardi 12 janvier 2016

Le géant chinois de l’Internet s’installe en France et nomme le Français Sébastien Badault à la tête de son bureau parisien

Spécialisé dans le Web, le groupe Alibaba est à l’image de son pays d’origine, la Chine : un géant. Avec 25 000 employés sur 3 continents et une valeur sur les marchés évaluée à 231 milliards de dollars en 2014, Alibaba est l’un des moteurs de l’économie chinoise et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Voilà pourquoi l’entreprise chinoise a décidé d’ouvrir des bureaux en Europe, en commençant par Paris. Et c’est un Français, Sébastien Badault qui prend la direction générale du bureau commercial. Passé par Amazon, il était responsable de la stratégie commercial de Google France avant de rejoindre l’ogre chinois au début du mois de décembre 2015.

Après avoir construit un empire numérique en Chine, Alibaba a décidé de s’étendre à l’Ouest. Dès mars 2014, Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, entamait un rapprochement avec la France en rencontrant Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, Jacques Attali et Henri de Castries. Deux mois plus tard, un accord était signé entre Alibaba et Business France[2] (fusion d’Ubifrance et de l’AFII), permettant la mise en avant de produits « Made in France » sur les différentes plateformes du groupe Alibaba.

25 milliards de dollars levés

Plus tard dans l’année, en septembre 2014, Alibaba rentrait dans l’histoire des marchés financiers avec la plus grosse entrée en Bourse jamais réalisée : 25 milliards de dollars levés et une valorisation à 168 milliards de dollars à ce moment-là. Alibaba battait ainsi le record de la Banque agricole de Chine qui avait levé 22,1 milliards en 2010. Au-delà du substantiel support financier que cela a apporté au groupe, cette introduction à la Bourse de New-York a aussi offert à Alibaba une visibilité sans précédent pour son développement en Occident.

Ainsi, un peu plus d’un an après son entrée sur les marchés, Alibaba poursuit son développement en ouvrant des bureaux en Allemagne et en France. Terry Von Bibra devient directeur général pour l’Allemagne en étant basé à Munich et c’est Sébastien Badault qui prend la tête de la division française à Paris. Ce dernier, issu de l’ESC Toulouse et du Boston College, a débuté sa carrière aux Etats-Unis pour Sports.com avant de rejoindre l’agence Silverman. De retour en France, il devient directeur commercial et marketing de l’agence Textuel/La Mine.

Dans le e-business depuis l’an 2000

Sa carrière dans le e-business démarre en 2000 lorsqu’il rejoint Amazon en tant que directeur marketing France. Il prendra en plus la tête du développement commercial en Europe en 2003 et quittera la plateforme de e-commerce fin 2004 pour rejoindre le géant Google en tant que responsable de la stratégie et des opérations. Depuis 2011, il en était directeur de la stratégie commerciale. Les responsables d’Alibaba ont vu en cet expert du e-business le candidat parfait pour prendre la direction de leurs opérations en France.

Sébastien Badault a désormais pour principale mission de renforcer les liens existants entre les commerçants français et Alibaba et d’en créer de nouveau. Michael Evans, président d’Alibaba Group explique : « En Europe, nos top priorités consistent à engager des liens avec des partenaires locaux et à aider les marques, enseignes, les TPE-PME et les organismes gouvernementaux à appréhender les opportunités offertes par la Chine. Alibaba les aidera à accéder à ce marché ». Cela dit, la tâche ne s’annonce pas si aisée car de nombreuses marques craignent les problèmes de contrefaçons, très présentes sur les différents sites du groupe Alibaba. Accéder à un nouveau et vaste marché mais prendre le risque de se faire copier avec peu de possibilités de recours est un dilemme auquel Sébastien Badault sera confronté plus d’une fois. Cela dit, les ambitions d’Alibaba ne se cantonnent pas au monde de l’Internet et le géant chinois envisage aussi des investissements dans les médias, la culture ou des centres commerciaux où, a priori, la contrefaçon aura plus de mal à s’établir.